Fabriquer son huile de finition type tru-oil. La question de la finition revient souvent en lutherie, et aussi celle de s’en fabriquer une. Dans cet article je vais vous expliquer quels produits on peut utiliser, et comment les mélanger. Je vais tester différents dosages pour voir lequel me convient le mieux pour une finition guitare.
Les produits de base
D’après mes lectures sur internet, 3 produits sont utilisés:
- de l’huile de lin bouillie
- un polyuréthane à base de solvant
- un diluant
Pas facile de trouver ces produits en France (ou je n’ai pas su les trouver ! ), j’ai donc fait une commande sur internet pour l’huile de lin bouillie et j’ai aussi acheté certains produits en grande surface de bricolage.
Il faut acheter de l’huile de lin bouillie, car celle-ci a des propriété siccatives, qui lui permettront de sécher rapidement. Attention à bien lire l’étiquette sur l’emballage pour les conseils de sécurité. L’huile de lin bouillie s’auto enflamme sur les tissus, donc attention une fois l’application de ce produit terminé.
Le polyuréthane à base de solvant permettra le durcissement de notre produit de finition. Une erreur à ne pas commettre: ne pas utiliser de polyuréthane à base d’eau. En effet, il ne se mélangera pas avec les autres composants. Je vous montre cette erreur à éviter dans la vidéo à la fin de l’article.
Pour le diluant, j’ai acheté un diluant à peinture/vernis en GSB, je ferai aussi des tests avec de l’essence de térébenthine et du white spirit. Ils sont moins chers et beaucoup plus faciles à trouver.
La recette de mon tru-oil maison
J’ai rassemblé plusieurs sources pour mettre au point ma recette. Elles sont issues de différents articles et vidéos trouvés sur internet. Ci-dessous les dosages que je vais tester.
Je vais faire ces différents mélanges dans des pots numérotés, puis les tester sur des échantillons de bois clairs et foncés.
Je verrai si un des dosages me convient ou si je fais quelques modifications. L’objectif étant d’avoir un produit de finition qui s’applique au chiffon et adapté pour les guitares.
En fournitures beaux-arts, on trouve de l’huile de lin cuite, de l’huile de lin polymérisée,et de la standolie. Il existe des dépliants techniques de marques comme Lefranc et Bourgeois, Talens, Winsor & Newton,etc…En conditionnements de 75 ml à 1L. Ca peut paraître plutôt cher, mais la qualité est la meilleure possible. Les niveaux de polymérisation sont différents, les siccativités aussi. Vos recettes ressemblent fortement à celles(anciennes) de vernis dits glycérophtaliques, maintenant appelés alkydes (qui existent aussi en version beaux-arts). Je me demande pourquoi on n’utilise pas le vernis PU seul, il a fait ses preuves dans nombre de domaines d’utilisation. Peut-être l’huile de lin apporte-t-elle plus de souplesse.En fait, il faut essayer de faire un mix avec deux produits présentant des temps de séchage apparent proches, les temps de polymérisation peuvent être assez différents, le premier à polymériser enserre l’autre dans son réseau. L’huile de lin polymérisant par oxydation (bien entamée par la cuisson à l’air libre), il y a un risque que l’oxygène n’ arrive pas jusqu’à elle si le réseau PU est trop englobant, retardant ainsi le temps de séchage global. C’ est exactement le même problème que pour la peinture à l’huile (dont on dit avec raison qu’elle est bien plus difficile etc) ,il y a plusieurs paramètres qui vont en sens contraire les uns des autres, il n’est pas facile de trouver un équilibre correspondant aux besoins. Concernant un instrument de musique, peu d’ importance s’il n’a pas de table d’harmonie. S’il en a une, Il vaut mieux un vernis pas trop fluide pour éviter de bloquer les fibres du bois en l’imprégnant, ou alors faire un encollage préalable (colle d’os, de nerfs,de peau? Je ne sais pas ça doit se trouver qque part sur le net). De toutes façons en couches très fines pour laisser le bois libre de vibrer. La mèche devrait être meilleure que le pinceau.